Dans les laboratoires Éclair
Le Navire Argo doit s’installer au cœur des anciens laboratoires Éclair d’Épinay-sur-Seine, lieu emblématique de l’industrie du cinéma en France. Pour rendre possible cette implantation, nous cherchons à finaliser le financement des importants de travaux de rénovation nécessaires.

Les anciens laboratoires Éclair
Créés à Épinay-sur-Seine en 1907, les laboratoires Éclair ont développé, truqué et tiré tout au long du siècle passé la majorité des films en pellicule pour le marché français.
Touché de plein fouet par la transition numérique des années 2010, ce site industriel de 4 hectares a été fermé en 2015.
A 30 min en transports du centre de Paris, les anciens laboratoires renaissent aujourd’hui en grand quartier culturel sous l’impulsion de la Ville d’Épinay-sur-Seine qui a racheté la parcelle en 2018.
A l’horizon 2023, le site Éclair deviendra un lieu vivant et de passage où se cotoieront plus d’une centaine ateliers d’artistes et d’artisans, un restaurant associatif, une galerie d’art et un chapiteau dédié aux concerts et autres évènements festifs.

Dans cette effervescence, le Navire Argo s’installe sur 1 500 m2 dans le bâtiment Production, là-même où les techniciens de laboratoire développaient les négatifs originaux des films, et où les clients pouvaient assister à l’étalonnage dans une salle de projection dédiée.
Les cinéastes prendront le relais des techniciens et la salle s’ouvrira au public. Ce qui est longtemps resté inaccessible se met au service des pratiques contemporaines du cinéma argentique et de la conservation des savoir-faire.
L’implantation du Navire Argo
Réinvestir ce corps de bâtiment présente plusieurs avantages puisqu’une partie se son infrastructure pourra être réutilisée : les extractions d’air sont déjà présentes dans la zone des développeuses, la salle de projection est équipée d’une cabine à qui il ne manque plus que nos projecteurs 35mm et 16mm.
Toutefois, l’aménagement des locaux, qui étaient adaptés à une activité industrielle, doit être reconfiguré pour les cinéastes travaillant en argentique aujourd’hui. D’autre part, le bâtiment, construit en 1952, et vide pendant près d’une décennie, s’est considérablement dégradé.
Alors que les machines de développement faisaient office de radiateurs, et que l’isolation thermique est quasiment inexistante, il nous faut imaginer un bâtiment sobre énergétiquement. Nous devons isoler murs et plafonds, installer un nouveau système de chauffage, des fenêtres en double-vitrage.
Alors que la salle de projection accueillait uniquement producteurs et chefs-opérateurs, elle doit maintenant être conforme à la réglementation pour l’accueil du public.
Les espaces à l’intérieur du laboratoire sont eux aussi à repenser, certains cloisonnements doivent disparaître, des salles sans poussière créées, les circulations revues. Un espace doit également être conçu pour pouvoir conserver à long-terme dans de bonnes conditions la collection de films du Navire Argo.
La collection
Pour constituer la collection du Navire Argo, nous faisons appel aux archives, collectionneurs, cinéastes et distributeurs qui sont prêts à nous confier des copies de films, courts et long métrages, récents ou du passé, que nous conserverons dans les meilleures conditions (T < 15°C, RH 30%), en échange de pouvoir les projeter au public dans notre salle.
Ces copies voyageront dans le temps grâce à l’énergie solaire des panneaux photovoltaïques installés sur la toiture juste au-dessus, et constitueront le socle de la programmation du Navire.
Si vous souhaitez contribuer d’une manière ou d’une autre à cette aventure, en déposant des copies ou en nous aidant à en trouver, merci de nous écrire à contact@navireargo.org


La recherche de financement
Une première étude réalisée à l’automne 2021 avec un architecte-conseil nous a permis d’estimer le montant des travaux de réhabilitation à 2,5 millions d’euros, montant qui a du être révisé en juin 2022 à 2,7 millions d’euros pour tenir compte de l’évolution du coût de la construction dans une perspective d’un démarrage du chantier au printemps 2023.
Cet investissement, à l’échelle de la surface et des infrastructures, est à mettre en regard avec les enjeux qui mènent à la création de ce lieu pérenne.
En 2024, à la suite de cette réhabilitation, les cinéastes de l’association prendront en charge l’aménagement des locaux, ainsi que l’implantation et la mise en route des machines.
En échange de l’investissement important que nous allons réaliser dans ce bâtiment dont elle est propriétaire, la Ville s’est engagée à céder l’usage des locaux à l’association pour 35 ans à travers un bail emphytéotique avec un loyer quasi-nul.
La Ville d’Épinay-sur-Seine a également entamé des travaux de couverture, structure et isolement au tiers pour assurer le clos et le couvert du Navire Argo préalablement au début de notre chantier.
La part de financement public de la réhabilitation est désormais en place : le Centre National du Cinéma et de l’Image Animée sera au rendez-vous du Navire Argo, et en combinaison avec la Région Ile-de-France et le Département de la Seine-Saint-Denis, l’ensemble devrait couvrir environ 2 millions d’euros sur les 2,7 millions d’investissement qui sont nécessaires.
Pour finaliser le financement du Navire Argo et démarrer le chantier, il nous faut donc trouver 700 000 € dans les mois qui viennent, en particulier grâce à des apports de dons privés, de mécènes et de fondations.
Dans ce cadre, un financement participatif avec un objectif de 50 000 € est en cours.
Nous vous invitons à partager ces informations auprès de personnes ou de structures qui pourraient l’abonder, et bien entendu, si vous avez les moyens et souhaitez rendre possible l’existence d’un tel lieu, à nous aider directement.
L’association L’Abominable est soutenue par le Centre National du Cinéma et de l’image animée, la région Île-de-France et le département de Seine-Saint-Denis.